samedi, avril 14, 2007




LA DÉSHUMANISATION EN SALLE D'URGENCE

JE NE VEUX EN RIEN FAIRE LE PROCÈS DES SALLES D'URGENCE, J'Y AI REÇU D'EXCELLENTS SOINS AU COURS DE LA DERNIÈRE SEMAINE. Des rendez-vous pour radiographies, scanner, résonance magnétique, mibi persentin etc prennent des mois à obtenir alors qu'en urgence c'est bim, bam, boum.
Le coté déshumanisant est d'etre braqué en plein corridor avec aucune possibilité de confort auquel vous avez droit dans une chambre. L'intimité on oublie ça et tout de suite, la confidentialité de votre dossier médical en prend pour plus que son rhume quand on vous demande si vous avez pris tel ou tel médicament ou si on vous a administré tel ou tel soin.On se croirait dans un centre qui dispense de la médecine de brousse ou de champs de bataille. Entassés vous devez vous faire scruter pas les passants à tendance vers le voyeurisme, quant à la pudeur elle est assez compromise alors qu'au moindre geste vous risquez d'exposer les parties les plus intimes de votre anatomie. On vous voit à votre pire, décoiffé, pas de dentiers avec une jaquette peu flatteuse et un sac d'urine qui pend au bas de la civière alors que vous n'avez ni pot avec de l'eau ni verre ni serviettes.
L'éclairage vous aveugle, les ambulanciers accrochent votre civière avec celle qu'ils promènent, le brouhaha, des infirmières à la course, les vomissements, les toux, les lamentations des souffrants sans parler des bruits disgracieux de personnes se servant de la bassine et les odeurs qui accompagnent ce rituel, en somme rien pour vous mettre à l'aise.

Tout votre baggage est là avec vous, pas de casiers, vos vetements sont là sous votre civière, un simple rideau assez mal tiré vous prive de toute intimité.
Je veux bien croire qu'une situation d'urgence est une situation d'urgence et on doit pouvoir vous promener ici et là pour passer les différents tests qui s'imposent mais il me semble que de simples cubicules ou cloisons pourraient aider le psychique aussi. Espérons que ça sera le cas avec les supers hopitaux qu'on se propose de batir. On dit qu'une personne y est pour 24 heures seulement et que tous les efforts sont faits pour trouver une chambre mais permettez-moi de vous dire le contraire.
Une jeune femme que j'ai rencontré y a passé quatre jours. Elle se sentait humiliée d'etre ainsi traitée. Pour ma part le 24 heures a été respecté. Ma condition réclamant le moins de bruit possible et le moins d'agitation possible on m'a transféré dans une salle d'enseignement puis dans une chambre privée. C'est à travers les différentes discussions avec d'autres patients que j'ai ressenti cette déhumanisation qu'ils avaient vecue. Ce ne sont pas les soins que les gens reprochaient mais l'aspect déshumanisant. Entassés, aucune intimité et peu d'information car tout le personnel est débordé. Évidemment si il n'y avait pas tant de gens qui se présentaient pour une chose aussi banale qu'une écharde dans un doigt ou une poussière dans l'oeil et se rendaient dans un CLSC ou une clinique locale; la situation serait bien meilleure, on ne serait pas dans des corridors. L'assurance maladie paie-t-elle le prix d'une chambre quand un patient est dans le corridor ?

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